De tout un peu

Amaurose

La forêt palpitait, je marchais attentif.
Soudain le monde disparut.
 
Nul brouillard ne troublait ce lent couchant d’été.
C’était comme un regard condamné sans motif,
Comme un fondu au blanc présageant le mot FIN,
Comme un cachot moelleux ceint de remparts ouatés,
La diaphane lourdeur d’une glu impalpable,
Le spectre évanescent d’un lémure furtif,
L’angoissant réconfort d’un cosmos sans repère.
 
Quand, après un fugace instant interminable,
Le monde renaquit enfin,
Il était chamboulé de se savoir précaire.
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