Mon grand-père était né de souche vendéenne.
Il connut une enfance heureuse à Saint-Germain.
À l’âge de vingt ans, lorsqu’il perdit sa mère,
L’eden insouciant fit place à la géhenne.
Son père, déporté, mourut en travaillant.
Les occupants nazis fusillèrent son frère.
Sans argent, sans famille au sortir de la guerre,
Il repartit de rien, le cœur toujours vaillant.
Longtemps après, sa fille, au cours d’un jumelage,
S’éprit d’un Allemand autour d’un bock de bière.
Depuis, ils continuent ensemble leur chemin.
Pour moi, leur fils, l’Europe est un petit village.